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Premonitions
Où l'on apprend que les corbeaux sont supraconducteurs.
Fiche technique
Année de sortie : 2007
Genre : Thriller, Angoisse
Titre original : Premonition
Réalisateur : Mennan Yapo
Synopsis
Linda Hanson n'a pas de bol. D'abord, parce qu'elle est femme au foyer dans une famille américaine qui, au 21ème siècle, incarne encore les valeurs de la famille des années 50. Savoir, papa au boulot, maman aux fourneaux. On la sent un peu dépressive, la pauvre, et à juste titre : quand elle ne fait pas du jogging, elle lave le linge, fait les courses et prépare à manger pour son Jim et leur deux petites filles. Les féministes d'antan doivent se retourner dans leurs tombes (enfin celles qui ne sont plus de ce monde).

Linda n'a pas de bol, ensuite, parce qu'un beau matin, alors que Jim est en déplacement professionnel depuis deux jours, le sheriff vient sonner à la porte. Il est un peu embêté, le sheriff, vu que c'est à lui qu'incombe d'apporter la pénible nouvelle : votre mari, madame, est allé s'incruster à vive allure dans le flanc d'un camion, avant hier, sincèrement désolé madame. Linda, ça lui met un coup. Paf, plus de Jim. Il y a pourtant quelque chose qui cloche. La veille, Linda a reçu un message de Jim. Comment est-il possible que Jim se soit planté sur la route deux jours plus tôt, s'il a envoyé un message la veille ?

A ce stade, on a tous les ingrédients pour un excellent film d'angoisse aux allures paranormales. On se cale dans le sofa, la curiosité aiguisée. Linda appelle sa maman, qui vient l'aider à organiser les funérailles. Un jour sombre passe. Le lendemain, quand Linda se réveille, on sent que quelque chose ne tourne pas rond (le plan lent qui la suit de dos le suggère fortement). Pour commencer, maman n'est pas dans la chambre d'amis. On se dit qu'elle est probablement en bas en train de commander des fleurs pour l'enterrement. Sauf qu'il y a du bruit dans la cuisine. Et là, au détour des escaliers, qui est-ce qui sirote son café l'air de rien ? Jim le revenant. Le mystère s'épaissit. Tiens, t'es plus mort, toi ? Alors là, Linda, elle sait plus bien où elle en est. Jim part au boulot comme à l'habitude, les gamines sont déposées à l'école, Linda fait des courses et du jogging, bref, retour complet à la normale. Et fin de la partie convaincante du film.

La suite ne valant pas la peine d'être racontée dans le détail, je me contenterai de lister les quelques particularités régionales de nos voisins d'outre Atlantique qu'elle illustre .
Ce qu'on apprend dans ce film
  • Le corps d'un citoyen américain est enterré sans être identifié
  • A l'enterrement de Jim, Linda panique. Apparemment, personne n'a vraiment vu Jim mort, et si ce n'était pas lui qui est dans la boîte en sapin ?? Il n'y a qu'un moyen de le savoir, c'est d'ouvrir le cercueil (à la bonne heure). On essaie d'empêcher Linda, parce qu'apparemment, c'est pas joli joli ce qu'on a pu récupérer de Jimmy (il doit rester des bouts du camion). Linda entre en rage, et là, vraiment, on la comprend. Tout le monde a eu le droit de voir le cadavre de Jim (en tous cas tout le monde est au courant que c'est affreux), et elle n'aurait pas même le droit d'ouvrir le cercueil de son propre mari ? Furieuse, elle se démène pour accèder au corps de feu son homme. Et comme il n'y a qu'un moyen d'ouvrir un cercueil, c'est de le faire dégringoler du corbillard avec son contenu, voilà Jimmy qui déboule sur le goudron, enfin plutôt Jim- et -my, vu que la tête a été séparée du reste dans l'accident, effectivement c'est atroce à voir, ils auraient au moins pu le rafistoler un peu. Cette fois, c'est du certain : Jim est bien kapput. On peut le remettre dans sa boîte et passer à la suite du protocole.

  • Les vitres américaines sont en cristal
  • Vers le milieu du film, il se met à pleuvoir. Linda appelle ses filles pour l'aider à ramasser le linge, dehors. Une des gamines ne voit pas que la vitre est fermée et passe littéralement à travers, avec fracas. On n'a plus qu'à l'emmener aux urgences. Mes parents ont une vitre de ce type, et il m'est arrivé une fois ou deux de ne pas la voir et de m'y cogner (une fois même en courant). Et bien, cela fait plutôt mal. Mais pour casser une vitre comme ça avec une petite fille, il faudrait vraiment y mettre du sien.

  • Le corbeau américain est cinglé
  • Nous sommes dehors, Linda et Jim ramassent les morceaux de la vitre brisée. La tramontane mugit, il pleut des cordes, c'est la tempête. Pourtant, qu'aperçoit-on sur le fil téléphonique, qui claque au vent comme une serviette sur son fil à linge ? Un corbeau, oui parfaitement. Non, rien ne saura le déloger, le corbeau. Il a décidé qu'il resterait sur son fil, et c'est pas l'ouragan qui va y changer quoi que ce soit.

  • Le corbeau américain est supraconducteur
  • Toujours en pleine tempête, la foudre tombe. Par chez nous, elle a tendance à chercher un objet pointu et suffisamment élevé pour s'abattre, la foudre. Aux Etats-Unis, elle cherche un corbeau. Le point de moindre résistance au courant, c'est le corbeau. Voilà donc notre idiot de piaf qui atterrit sur la pelouse, tout fumant. Ca lui apprendra à faire le mariole sur son fil, tiens.

  • Le corbeau américain est sanguinolent
  • Le jour suivant, Linda trébuche en étendant le linge et s'étale sur Maître Corbeau. Horreur, murmure-t-elle en se relevant, la main pleine de sang. Car le corbeau américain, en plus d'être suicidaire et de se comporter comme une électrode, possède environ cinq litres d'hémoglobine. J'ai vu mon lot d'oiseaux morts, et je n'ai jamais aperçu beaucoup de sang sur leur carcasse (a plus forte raison s'ils sont morts électrocutés). J'en déduis que le corbeau américain est aussi un vampire ou quelque autre espèce de moustique, et celui là venait au moins de se vider un cheval. Pensez à emmener de l'anti-corbeau quand vous irez aux States.

  • La mouche américaine se multiplie à une vitesse effarante
  • Linda met donc le corbeau mort dans la poubelle. Le lendemain, tandis qu'elle se promène dans le jardin, elle remarque un effrayant vrombissement en provenance de ladite poubelle. Vu le bruit, il y a au moins un escadron de la RAF, là dedans. Elle soulève le couvercle et, quelle atrocité, sept cent cinquante mille huit cent trente-deux mouches (j'ai fait un arrêt sur image) tournent autour de la dépouille de l'oiseau. Je veux bien qu'il y ait eu quelques asticots dans le corbeau. De là à donner naissance à un nuage de mouches susceptibles de générer un vrombissement qui, depuis l'intérieur d'une poubelle, peut être entendu dix lieues à la ronde, c'est pousser un peu fort. Toute cette histoire de corbeau, entièrement secondaire, n'a aucun lien avec l'histoire principale, et qui plus est lui ôte toute crédibilité.

  • Les prêtres américains ne parlent pas de Dieu
  • Dans son égarement, Linda va chercher du réconfort auprès du prêtre local. Assis dans l'église, les voilà qui discutent. Le Père la rassure comme se doit, et cite de multiples exemples où des gens ont connu des égarement temporels similaires, bouquin obscur à l'appui (l'almanach des faits inexpliqués ?). Une discussion s'ensuit où il est question d'avoir foi en quelque chose, quelque chose qui vale le coup de se battre. A aucun moment il n'est question de Dieu ni de religion. A quel genre d'église appartient ce prêtre, je me le demande. Soit il ratisse large en évitant tout ce qui pourrait froisser le téléspectateur non converti, soit il a obtenu son ordonnance en copiant sur le voisin.

  • La voiture américaine est de très mauvaise qualité
  • Dans la scène qui clôt l'histoire, Linda poursuit Jim sur la route où il est sensé se planter dans un camion. Elle parvient à le joindre, et les voilà tous deux en pleine conversation téléphonique, au volant. Si vous voulez éviter un accident à quelqu'un, passez lui donc un coup de fil pendant qu'il conduit. Laura convainc Jim de se garer sur le bord de la route, ce qu'il fait, et elle se gare derrière. On s'attend à ce qu'ils quittent leurs véhicules et se retrouvent, mais non. Ils continuent au téléphone. Ils doivent avoir des minutes gratuites, ça serait bête de pas les utiliser. Et là, alors qu'il n'y a plus rien à craindre, voilà Linda qui demande à Jim de faire demi-tour. Manque de bol, Jimmy cale en plein milieu de la route. Pas moyen de redémarrer, et soudain on entend le terrible camion qui approche ! Pour une déveine, c'est une déveine. Il s'affole pas, Jim. Il va sortir de la voiture, il avait pas fini de la rembourser, mais tant pis. Double juron ! Voilà que la portière est coincée ! Y a-t-il quoi que ce soit qui fonctionne, dans cette bagnole ? Ou est-elle complètement tétanisée, en pleine crise d'angoisse ? N'achetez jamais Ford ou Chrysler, ce sont de véritable pièges mortels. Le destin fait son devoir, savoir le camion écrabouille Jim, avant d'exploser (parce qu'aux USA, toute collision de véhicules entraîne leur explosion immédiate). Notez que c'était un camion citerne, et pas un petit. Je vous dis pas l'explosion. Il faudra m'expliquer comment, avec un pétard de cette taille, ils ont réussi à récupérer le corps de Jim pour le mettre dans un cercueil. Après pareille explosion, je suis d'avis qu'il aurait pu passer directement à l'urne.
Verdict
Un thriller passablement ennuyeux, si ce n'est pour les égayantes incohérences citées ci-dessus. Ne gâchez pas votre soirée, regardez autre chose.


Ecrit par Remus le 24/03/2008 à 18:16
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